La crise sanitaire engendre des difficultés économiques dans beaucoup de secteurs. C’est le cas notamment des gîtes de grande capacité, de plus de 10 personnes par exemple. Ils sont vides depuis un an. Et si certaines communes ont fait un geste envers les propriétaires, ce n’est pas le cas à Waimes, où la commune maintient sa taxe qui a d’ailleurs été fortement augmentée en 2020, passant de 60 à 140 € par lit. Une taxe qui irrite les propriétaires qui demandent un peu d’empathie de la part de la commune.
"Les gîtes de grosse capacité ont dû totalement fermer depuis un an maintenant, depuis le début de la pandémie. Ce qui fait qu’il n’y a aucune rentrée, alors que les frais fixes continuent, il faut chauffer régulièrement les bâtiments, etc. Et, pas de chance pour nous cette année, la commune de Waimes a décidé d’augmenter considérablement la taxe alors que nous n’avons aucune rentrée. On trouve ça un peu malvenu en cette période", nous explique Pascal Dethier, propriétaire de deux gîtes de grande capacité sur la commune.
Il faut savoir que Waimes compte plus de 200 gîtes et autres hébergements touristiques sur son territoire, pas tous de grande capacité. Ici, ce sont près de 25 propriétaires qui s’insurgent contre l’augmentation de la taxe et contre la position de la commune qui ne veut pas lacher du lest comme cela s’est fait pourtant dans d’autres communes voisines. A Malmedy, par exemple, le collège communal a laissé tomber l’équivalent de 3 mois pour l’année 2020.
"Pour un établissement reconnu par le CGT, le Commissariat général au tourisme, la taxe est diminuée de moitié, soit 70 € par lit par an", rétorque Jérôme Lejoly, échevin des finances à Waimes. "Sur base d’un taux d’occupation de 20%, à savoir 73 nuits par an, et pour une taxe de séjour payée par les occupants d’un euro par nuit, la taxe de séjour est totalement compensée, sans impact négatif pour l’exploitant."
Le collège communal waimerais qui s’est basé sur les taux d’occupation moyen communiqué par les propriétaires eux-mêmes pour revoir la taxe à la hausse, décision qui avait été prise fin 2019, bien avant la pandémie donc.
"C’est un principe de liberté en quelque sorte. Il appartient vraiment à l’exploitant de l’hébergement touristique de décider s’il souhaite une reconnaissance de son établissement, pour obtenir une taxation divisée par deux. Il lui appartient aussi de décider du montant qu’il souhaite répercuter lors de ses locations. Et il appartient aussi à l’exploitant de juger de la rentabilité raisonnable qu’il estime vouloir atteindre en fonction de la capacité de son gîte. Et là, directement, on voit le lien entre les gîtes de grande capacité et les autres qui ont eux un taux d’occupation beaucoup plus important ", conclut Jérôme Lejoly. (O.T.)