C’est une info interpellante qui a été communiquée à la Ville de Stavelot ce mercredi matin, le groupe Plopsa a décidé de geler ses investissements sur le site de Coo. C’est via le CEO du groupe Studio 100, propriétaire des parcs d’attractions Plopsa, que la communication a été envoyée. « Vu la position ces derniers jours du groupe CitoyenS ! sur la taxation du parc Plopsa Coo et au vu de l’incertitude autour de ce qui pourrait se passer, nous avons décidé de geler les investissements prévus. » Des investissements de quelques 25 millions d’euros quand même, pour notamment la construction d’un hôtel et d’un parc aquatique indoor. Des projets qui devaient se concrétiser dans les 4 ou 5 ans. Mais qui semblent maintenant sérieusement compromis.
En toile de fond, Plopsa remet en cause l’attitude de l’opposition à Stavelot, CitoyenS ! demandant que la taxe qui s’applique pour le parc d’attractions soit revue fortement à la hausse. Elle est actuellement de 50.000 € (et va être indexée à 61.000 €), alors que l’opposition estime que 300.000 € serait déjà une belle somme, qui resterait selon leurs calculs, largement en-dessous des clés de taxation prônées par la Région wallonne pour ce genre de site.
Du côté du bourgmestre Thierry de Bournonville, qui a pris connaissance de ce courrier ce mercredi matin, la situation est « tracassante, surtout pour l’avenir du parc, pour les emplois qu’il génère, notamment via le projet d’hôtel et les nuitées qui allaient suivre, sans compter que le projet de parc aquatique allait pouvoir ouvrir toute l’année et engendrer des entrées supplémentaires, même pendant les mauvaises saisons », déplore le bourgmestre stavelotain. En ce qui concerne les taxes, il rappelle aussi que les autres parcs sont soumis à même enseigne qu’à Stavelot, à avoir par exemple 40.000 € à La Panne ou PlopsAqua, mais 0 à Hannut et Anvers. « La convention qui lie le parc et la Ville date d’avant que je sois bourgmestre », rappelle-t-il aussi, inquiet pour l’avenir du par cet son attrait touristique indéniable. Même si 2019 a été une des plus mauvaises de l’histoire de Plopsa Coo depuis 2006 et le rachat de Télécoo, avec seulement 215.000 entrées enregistrées l’année dernière.
Une réunion entre les patrons de Plopsa et les autorités communales est d’ores et déjà prévue le 31 mars prochain pour clarifier la situation.
De son côté, le groupe CitoyenS ! qui a interpellé la majorité lors du dernier conseil communal et à l’origine de cette marche arrière de Plopsa n’a pas tardé à réagir via communiqué. « CitoyenS! soutient simplement un principe de justice fiscale. CitoyenS! s’attendait à cette réaction du groupe Plopsa qui n’en est pas à sa première tentative de chantage. En 2007 déjà, le groupe Plopsa évoquait un possible désinvestissement du groupe flamand en raison de blocages urbanistiques sur le site de Coo. Le groupe Plopsa est coutumier du rapport de force dans la négociation. CitoyenS! regrette ce comportement mais ne le condamne pas : c’est une posture commerciale comme une autre. Et c’est au pouvoir public d’adopter une posture de négociation ferme en retour. Le parc craignait certainement que le bourgmestre, renforcé par les arguments de l’opposition, n’ait des éléments de négociation pour revoir le forfait particulièrement bas à la hausse. Pour éviter que cette négociation n’ait lieu, le parc met en balance ses investissements et fait du chantage à l’emploi. La manœuvre est grossière mais semble efficace au vu des premières réactions de la majorité. Nous espérons que la majorité ne sera pas dupe trop longtemps et qu’elle ne se laissera pas faire par cette posture grossière. Le groupe Plopsa a tout intérêt à poursuivre ses investissements sur le site de Coo, et nous continuons à soutenir ces investissements par l’application d’une taxe réduite mais juste. Nous encourageons dès lors la majorité de Stavelot à faire preuve de fermeté et à ne pas plier à la première menace », conclut le communiqué de l’opposition stavelotaine. (O.T.)