L’Abbaye de Stavelot fête ses 20 ans, non pas d’existence, mais de renouveau. Une métamorphose en profondeur, entamée fin des années 90. Au-delà des ruines apparentes de l’ancienne abbatiale, il y a bien entendu les ailes de l’Abbaye qui ont été réaménagées. Entre expos temporaires, festivités diverses, ce haut-lieu patrimonial, d’ailleurs classé au patrimoine exceptionnel de Wallonie, continue de vivre et de rayonner bien au-delà de la cité de Saint-Remacle, fondateur de cette abbaye au 7ème siècle. Regard dans le rétroviseur historique, avec ce vaste chantier entamé donc voici bien plus de 20 ans maintenant.
« C’est un gros défi d’autant plus qu’il fallait respecter les lieux, classés, autant les bâtiments eux-mêmes que les abords, tout le site donc », se rappelle Norbert Nelles, un des architectes du bureau Artau, choisi pour restaurer cet ensemble exceptionnel. « Au départ, on nous avait demandé de travailler sur une seule aile, ce qui était aberrant, sachant que les deux autres avaient aussi besoin d’être rénovées. Il a fallu se battre pour chaque budget, auprès des différentes ministres wallons tout au long des années », se remémore avec passion Luc Dutilleux, administrateur-délégué du bureau Artau. « Ce ne sont pas les anecdotes qui manquent, comme quand on a découvert que les 56 fermes de charpente d’une portée de 11 m étaient attaquées par la grosse vrillette, un insecte xylophage, et par la mérule ! Il y a aussi le remplacement de tous les châssis ou encore les 5.000 m2 d’ardoises sur les toits. »
On se rappellera, pour les plus anciens, que l’aile nord n’existait plus, l’idée géniale d’y implanter une verrière pour relier les ailes et ainsi reconstituer le cloître qui avait d’ailleurs disparu au fil des occupations des bâtiments, a ainsi permis d’ouvrir l’abbaye vers la ville de Stavelot et donc de la recentrer finalement dans la cité. Une abbaye qui aujourd’hui est devenue le lieu de passage obligé pour les touristes d’un jour, les excursions, les écoles, avec porté pédagogique autant que culturelle. On n’oubliera pas les festivals de théâtre, de musique et autres activités folkloriques qui s’y déroulent chaque année. Un lieu patrimonial qui reste vivant, et qui doit continuer à se renouveler. « On pense notamment au Musée du Circuit, avec des pistes pour lui donner une meilleur visibilité. Il y a aussi une grande salle à l’étage de l’aile est qui est inexploitée », détaille Patrick Mignon, le directeur de l’ETC, Espaces Tourisme et Culture, qui gère l’abbaye stavelotaine.
Pour les curieux et amateurs d’histoire, une expo en une vingtaine de tableaux est visible, gratuitement, dans les jardins du cloître, pour se replonger dans l’histoire du chantier et de l’Abbaye. (O.T.)