La scène se déroule le 13 mars 2020, au restaurant Le Relais de Lambermont où a lieu un karaoké. Dans la nuit se présente Jean (23 ans) avec quelques copains, visiblement éméchés, et les choses tournent vite au grabuge avec d’autres clients. A un moment donné, Jean lance son poing en direction d’un serveur qui esquive, et le coup aboutit au visage de Michel, un parfait inconnu. Les choses dégénèrent au point que la police doit intervenir. Alors, Jean quitte les lieux.
Mais entre-temps, son père André (51 ans) qui a été prévenu par téléphone que son fils, très excité et fort alcoolisé faisait du grabuge, se ramène sur les lieux. Son fils n’étant plus là, il boit quelques verres avec d’autres gens, lorsque Jean refait son apparition. Son père lui dit qu’il n’est pas le bienvenu, et lui flanque deux bonnes gifles. Ce qui déclenche une nouvelle échauffourée, dans laquelle un certain Michel prendra un coup.
Le père et le fils sont évidemment expulsés de l’établissement, mais sur le parking, ils cherchent noise à des fumeurs, ce qui tourne une fois encore à l’empoignade. Cherchant à les séparer, un certain Daniel voit le père et le fils se retourner sur lui et le rouer de coups alors qu’il est au sol. « Un vrai massacre, les photos sont effrayantes » dira Me Zevenne, partie civile.
La scène est décrite par plusieurs témoins. Ce qui n’empêche pas père et fils de nier avoir porté le moindre coup à quiconque. Tant de mauvaise foi avait suffoqué Mme Troisfontaines, ministère public,. Elle réclamait 2 ans de prison pour le père comme pour le fils, tandis que Me Zévenne annonçait d’importants dédommagements pour la victime, restée plus de quatre mois en incapacité de travail.
Mais pour Me Bertrand Thomas, il pouvait y avoir doute sur les identités des cogneurs, alors qu’ils étaient plusieurs et que tout le monde était ivre. « En fait, personne ne sait ce qui s’est réellement passé » disait-il en demandant l’acquittement de ses clients et en dénonçant une enquête bâclée.
En vain, car le tribunal a déclaré les préventions établies et condamné André, le père à 2 ans de prison avec sursis et 1.600 euros d’amende, et Jean, le fils, à 120 h de travail ou 2 ans de prison. (L.B.)