Le 21 août 2017, la famille d’accueil d’une jeune fille de 19 ans alerte la police pour une disparition inquiétante. Car la jeune femme est une handicapée mentale, au quotient intellectuel pas plus élevé qu’un enfant de 10 ans, et est donc à ce titre considérée comme une personne vulnérable. Elle respecte d’habitude un rituel horaire très précis, ce qui alerte sa famille. Le lendemain, on la retrouve errant dans la rue à 5h du matin ! Emmenée à la police, elle déclare qu’elle a été violée par un certain Ken qui aura été vite identifié et arrêté.
Poursuivi devant le tribunal correctionnel pour ce viol et comparaissant libre après avoir effectué 4 mois de détention préventive, il prétendait qu’elle était parfaitement consentante et qu’il ne s’était pas rendu compte de la déficience mentale de la jeune femme, alors que tout le monde affirme qu’elle est bien visible sur son visage. Mais pour la partie civile comme pour le ministère public, il n’y a que lui pour ne pas remarquer son handicap mental. Il n’est pas possible qu’elle ait donné son consentement, elle qui était placée en famille d’accueil après avoir été violée par son père. Et de toute façon, son consentement n’aurait pas été valable, puisqu’elle était sous statut de minorité prolongée. Mais pour Me Paul Thomas, son avocat, le consentement valable est une notion juridique bien éloignée dans l’esprit du commun des mortels. Il réclamait donc son acquittement.
Il ne l’a pas obtenu, le tribunal estimant les préventions établies. Il est donc condamné à 30 mois de prison, avec sursis probatoire. Parmi les conditions, suivre un traitement adéquat et ne plus fréquenter Malmedy, le lieu de résidence de la victime. (L.B.)