Un Verviétois de 53 ans est poursuivi pour tentative d’assassinat sur son épouse devant le tribunal correctionnel de Verviers, où il risque pas moins de neuf ans de prison. Les faits se déroulent le 16 septembre dernier, dans un hangar dont il était propriétaire. Ce jour là,il y attire sa femme sous prétexte de déplacer une caisse, puis il se saisit d’une carabine à plomb qu’il avait achetée dix jours plus tôt, et tirera quatre fois sur elle. Deux balles iront se loger dans les épaules de la victime, dont une à proximité du poumon. Celle-ci parviendra à s’enfuir, et sera retrouvée ensanglantée en rue par un passant.
Devant le tribunal où il comparaît détenu, le prévenu se défend de toute intention de tuer, et d’avoir prémédité son geste. « J’avais acheté cette carabine pour me détendre, pour me défouler en tirant sur des bouteilles ou sur des rats, car j’étais à bout. Je vivais une situation compliquée dans mon couple, avec une femme extrêmement jalouse et souvent ivre. Ce jour là, quand j’ai vu l’arme sur une étagère, je m’en suis saisi juste pour lui faire peur, et j’ai tiré sans viser à côté d’elle. Pour qu’elle arrête de me harceler. J’ai fait une grosse bêtise, mais je ne voulais pas la tuer. »
Ce n’est pas ce que pense le ministère public, qui y voit la volonté délibérée de se débarrasser de cette épouse à problèmes, un acte préparé et commis de sang froid. Il a acheté l’arme peu avant, il l’a attirée dans un traquenard, et a tiré deux fois à bout portant dans le buste, une zone vitale par excellence. Il réclame donc une lourde peine, neuf ans de prison.
La défense de son côté argumente sur l’intention de tuer. S’il avait eu l’intention de tuer, il l’aurait poursuivie et achevée. Il aurait aussi utilisé des plombs perforants dont il disposait, au lieu de plombs classiques. Les tensions étaient exacerbées dans le couple, et il était en perdition. Elle demande donc que les faits soient requalifiés en coups et blessures, et sollicite une suspension du prononcé voire un sursis probatoire, donc une peine inférieure à 5 ans, en tenant compte du contexte. Jugement le 8 janvier (L.B.)