Le constat? Les finances des communes sont à sec, c’est le cri d’alarme lancé par l’Union des villes et des communes de Wallonie (UVCW). "On arrive au bout d’un certain système. Après avoir tiré sur l’élastique, on ne peut plus tirer dessus, sinon, il risque de craquer. On a eu la crise du Covid, les inondations, la gestion de l’accueil des réfugiés ukrainiens, aujourd’hui la crise énergétique et demain la crise financière. Et les autorités supérieures continuent de fonctionner comme si de rien n’était, en nous transférant certaines charges. Nous avons des bourgmestres, des échevins et des conseillers communaux qui nous disent: on ne tient plus", explique Jean-Paul Bastin, vice-président de l’UVCW. Pourquoi? Pour bien comprendre, prenons l’exemple de la commune de Malmedy.Son budget ordinaire, de fonctionnement, s’élève à 20 millions 822.985 euros. Le personnel communal représente 41% de ce budget. Autant dire que l’indexation de 10,4% des salaires pèse lourd sur les finances communales. Elle représente environ 850.000 euros supplémentaires par rapport à l’an passé. Sans compter la charge supplémentaire sur les pensions ou la dotation à la police, aux zones de secours et au CPAS qui risquent fort d’augmenter. *Au niveau énergies, la commune de Malmedy s’en sort plutôt bien par rapport à d’autres communes grâce à un contrat d’électricité avantageux qui court jusqu’à 2023 et les 689 panneaux photovoltaïques que vous avez placés. Malgré cela, on note une augmentation des factures énergétiques de 37,5%, soit de 180.000 euros. *Toutes ces hausses ont aussi une répercussion sur vos investissements, les coûts de construction. *Un des gros chantiers de Malmedy, c’est, par exemple, l’école des Grand Prés. Sa construction était estimée à 2,69 millions d’euros. Au vu des factures actuelles, une augmentation de 21% se profile déjà, soit environ 567.000 euros. Comment y remédier? L’Union des Villes et Communes de Wallonie avance différentes propositions de réformes: *le développement d’une fiscalité routière, assurant aux communes un juste retour de l’usage de leurs voiries et des investissements qu’elles nécessitent (cf. poids lourds, véhicules étrangers et véhicules de leasing immatriculés dans d’autres régions, ensemble des impétrants…). *une meilleure attractivité pour le personnel communal. *la neutralité budgétaire: que les autorités supérieures veillent à ne pas impacter négativement les finances communales avec leurs réformes. *la résolution de la question du coût des pensions du personnel de la fonction publique locale *la réforme du revenu cadastral (mise à jour ou un nouveau système qui se baserait sur la dernière transaction financière liée au bien) pourrait générer davantage de recettes communales découlant du précompte immobilier. *la démultiplication des couches de la lasagne institutionnelle belge et wallonne. (Aurélie Michel)