« Stop béton 2050 », c’est ainsi qu’on résume la grande réforme en cours du CoDT, le code du développement territorial. L’idée générale est de préserver les forêts et terres agricoles en réduisant l’artifcialisation des terres. Il faut dire qu’entre 1985 et 2022, en Wallonie, 575km2 d’espaces naturels ont été avalés par l’urbanisation. Soit plus de 5 fois la superficie de Paris. Ces surfaces deviennent perméables à l’eau de pluie et accentue la surchauffe. "En 20 ans, la superficie résidentielle a augmenté de 35% dans l’arrondissement de Verviers alors qu’en parallèle, la population n’a augmenté que de 8%", explique Geoffrey Grandjean, professeur en Sciences politiques à l’université de Liège dans notre nouvelle émission "ça vous concerne". Autre souci majeur en Wallonie auquel s’attaque la réforme du CoDT: l’étalement urbain. On assiste à ce qu’on surnomme « la localisation au lance-pierre ». Concrètement, de longs bandeaux de routes parsemés de groupes de maisons, de complexes commerciaux ou de zonings industriels prédominent. Une configuration qui augmente le trafic routier. La Wallonie ambitionne de définir des centres urbains et des centres villageois autour desquels s’articule les projets immobiliers et activités (les centralités). "On doit avoir une vision supra-communale en aménagement du territoire, souligne Valérie Dejardin, bourgmestre de Limbourg. Avoir une politique d’aménagement du territoire juste au niveau d’une commune, cela n’a aucun sens puisque ce que fait le voisin a un impact sur notre commune. Les études post-inondations qui ont été menées et cette réforme sont extrêmement importantes, car cela nous oblige à avoir une vision d’un bassin de vie, d’un territoire plus important". "A Verviers, on a un outil, au niveau politique, qui fonctionne pas mal, c’est la conférence d’arrondissement des bourgmestres, indique la députée fédérale theutoise, Julie Chanson. Les députés ont la chance de pouvoir y siéger. C’est un peu une particularité de notre arrondissement. C’est un outil incroyable: cela permet à chaque bourgmestre, à chaque député, de sortir de sa salle de réunion, de sa commune ou de son hémicycle, et de venir au sein de cette conférence pour se dire les choses très clairement ou d’analyser sa commune avec les bourgmestres avoisinants. Cela permet de réfléchir à des politiques supracommunales. Ici, dans ce moment post-inondation où on doit réfléchir comment reconstruire ensemble intelligemment et autrement notre arrondissement, on a besoin de ce type d’outil."