Panhard et Levassor, une marque historique française née au 19è siècle et qui disparut à la fin des années 60. La passion Panhard est pourtant toujours présente aux 4 coins de l’hexagone et au-delà. Pas véritablement pour le prestige de la marque, car le constructeur français changea son fusil d’épaule après la deuxième guerre mondiale passant de constructeur de voitures de prestige à des voitures plus populaires. Les collectionneurs de Panhard sont donc plus attachés à leur voiture et ce qu’elles représentent qu’au blason qu’elles arborent.
Un moteur qui rebute
Pour cette Type X57 Landaulet des années 20, au châssis en bois, merveilleusement restaurée, sa valeur dépasse à peine les 50 000 €. Mais pour quelle raison ? " Sur les Doyennes, ce qui fait peur aux collectionneurs, c’est le moteur. Il est très spécifique puisqu’il est sans soupape. Quand il faut le réparer, ça coûte une fortune. Et c’est très compliqué à réparer", explique Michel Rongione, Propriétaire Panhard et Levassor X57 Landaulet.
Après-guerre, la réputation du constructeur Panhard et Levassor pâtit un peu de la fragilité de ses moteurs ou de la complexité de ses boîtes de vitesse mais les lignes de ses voitures, elles, ont toujours suscité de l’intérêt.
Et c’est peut-être pour ce doux paradoxe que ces collectionneurs ont investi autant de temps et d’argent dans leur voiture. « Ce qui m’intéresse, c’est la mécanique mais aussi de retravailler la voiture et ensuite d’aller rouler avec les copains », raconte Jean-Marc Carre, Propriétaire Panhard et Levassor Dyna Z1.
Avant de goûter aux joies des rencontres entre copains sur les routes, au volant de ces ancêtres, il faut souvent passer d’innombrables heures pour restaurer ces voitures vieilles de 60 ans et davantage encore. Et le résultat est au rendez-vous pour cette Z 15 cabriolet dont il ne resterait qu’une vingtaine d’exemplaires et dont la valeur avoisine les 60000 €.
Le château de Compiègne, lieu de rassemblement
La cote de la voiture est rarement l’élément recherché par un Panhardiste. Souvent il lui préférera la fierté de restaurer une automobile de collection, l’envie de retrouver des copains sur la route voire un besoin de remonter le temps. « Rouler en anciennes, c’est comme un rituel avec un art de vivre, une conduite différente, un freinage anticipatif. C’est son charme… » raconte Philippe Voland, Propriétaire Panhard Dyna Junior.
Un charme qui séduit un large public d’où l’intérêt pour le directeur des musées nationaux du château de Compiègne d’organiser ces concentrations de véhicules de collection. « Le pouvoir d’attraction de la voiture s’exerce sur un public très large et familial. Qu’on soit intéressé par le 18è siècle, l’Empire ou le Second Empire, le château lui-même s’adresse à un public qui est plus traditionnel. A travers ce musée de la voiture, l’objectif est d’attirer tous les publics vers le château », explique Rodolphe Rapetti, Directeur du Musée National de Compiègne.
Car le château de Compiègne abrite aussi le musée national de la voiture depuis 1927, alors passez-y voir des pièces uniques, à l’occasion. (Jacques Leunis)