Une Porsche 907 usine datant de 1968 vendue pour 4 390 400 €… Une Ferrari F50 adjugée à 4 millions 161 mille euros ! Pas de doute, les véhicules d’exception font toujours rêver. La vente aux enchères du salon Rétromobile, organisée par Artcurial Motorcars, se clôture sur un montant global de transactions impressionnant : 37.8 millions d’euros !
180 voitures, 30 motos… pour cette vente 2022 Chacune a son histoire. Chacune s’apprête à en vivre une nouvelle… "Ce sont toutes des voitures de premières mains, à un seul et unique propriétaire et elles ont des kilométrages extrêmement faibles : la F40, 13.000 kilomètres, la F50, 1.350 kilomètres ! Ce qui est drôle sur la F50, dont le toit s’enlève, c’est qu’elle a été vendue au premier propriétaire avec des boites de chaussures avec des TOTS F50 rouges. Elles seront livrées au prochain propriétaire, il les avait conservées. La Ferrari n’a que 958 kilomètres, quant à l’Enzo, elle en a 4.500" s’exclame Matthieu Lamour, directeur d’Artcurial Motorcars.
De la simple youngtimer au modèle le plus prestigieux, la vente aux enchères Artcurial est un spectacle à lui tout seul suivi par une grande majorité d’acheteurs étrangers et prêts à dépenser de belles sommes d’argent… Beaucoup d’argent… Sur le princioe d la vente au plus offrant… "Nous sommes là pour défendre les intérêts des vendeurs. Ils nous confient leurs biens, leurs patrimoines et nous sommes là, d’abord, pour les mettre en valeur le mieux possible, en faire les plus belles photos, le plus beau catalogue, raconter leurs histoires et faire du marketing, c’est notre travail. Ensuite, c’est aux acheteurs de faire leur travail, ils sont libres de faire ce qu’ils veulent, de lever le doigt jusque où ils veulent. Mais nous, on est là pour vraiment défendre les intérêts des vendeurs. Vendre leur voiture le plus cher possible, c’est notre mission" explique Matthieu Lamour.
Parmi les collections à l’honneur, celle provenant de la succession Beaudoin Lempereur, bien connu des circuits et rallyes en Belgique… 19 de ses voitures de rallye étaient à vendre ici à Paris… Dont la FORD RS200 qui a participé au Rallye des Légendes en 2007. "Notre papa est décédé il y a bientôt un an, et donc voilà, on ne peut pas les garder toutes... On a peur, on n’a pas vraiment le choix, car ça occasionne beaucoup, beaucoup de frais de stockages, d’assurances et malheureusement, on doit se séparer de quelques-unes de ses voitures" confie Valérie Lempereur, fille de Beaudoin Lempereur. "On a été approché par beaucoup de personnes, mais beaucoup d’entre elles proposaient des sommes dérisoires. Les gens se disaient que j’étais une fille, que je n’y connaissait rien donc ils essayaient des entourloupes. C’est comme ça qu’on s’est tourné vers une salle de vente" ajoute Valérie Lempereur.
Deux années de confinement n’ont pas freiné les ardeurs des collectionneurs… Les voitures anciennes s’échangent contre des sommes de plus en plus élevées. Les voitures de sport et de prestige bien sûr mais pas uniquement… Des modèles datant des années 1980 et 1990 attirent de plus en plus et se paient aujourd’hui au prix fort. "Aujourd’hui, les gens qui ont 35, 40, 50 ans achètent les voitures qu’ils ont connu quand ils étaient jeunes, dont ils ont rêvé ou alors avec lesquelles ils circulaient, et en quelque sorte, ils veulent se ré-offir cette madelaine de Proust. Donc les productions des années 80, 90 voire 2000 ont vraiment la côte aujourd’hui" déclare Antoine Mahé, spécialiste chez Artcurial Motorcars.
La vente aux enchères Artcurial l’a démontré : le marché des automobiles de collection constitue un investissement sûr. Même si la motivation première d’un achat, petit ou grand, reste avant de se faire plaisir et d’en prendre… Un phénomène qui visiblement n’est pas prêt de s’estomper...