La Kadett ! Assurément un modèle qui a marqué durablement l’histoire d’Opel ! Synonyme de voiture compacte. Dont la première génération date en fait de la fin des années ’30 ! Pas les plus glorieuses pour l’Allemagne. Le modèle effectuait son retour sous l’appellation Kadett A entre 1962 et 1965, avant de devenir Kadett B entre ‘65 et ‘73. Des automobiles se fondant totalement dans la circulation de l’époque, à tel point que certains n’hésitent pas à parler de lignes banales. Au cœur des seventies, la marque au blitz devait se ressaisir…
Et force est de constater que du côté de la General Motors, on va mettre dans le mille ! C’est sous le nom de code ‘Projet 1865’ que la Kadett C est née. C’était en 1970. Avec sa ligne aussi séduisante que moderne, qui génère un dynamisme évident, notamment mis en exergue par une poupe du plus bel effet, la Kadett C était en fait une voiture très importante. Non seulement, la GM allait conjuguer le concept de différentes façons, qu’elles soient stylistiques ou mécaniques, mais cette voiture devait partir à la conquête de plusieurs marchés partout dans le monde, qui plus est sous des appellations différentes. La voiture que vous avez sous les yeux s’appelait donc Opel Kadett C en nos contrées, Isuzu Gemini au Japon puis aux Etats-Unis, Daewoo Maepsy en Corée du Sud, Chevrolet Chevette au Brésil, et elle a servi de base à la Vauxhall Chevette outre-Manche !
Cette méthode qui allait se généraliser par la suite reposait donc sur une base commune pouvant accueillir des éléments de carrosserie différents, ainsi que des mécaniques robustes, à défaut d’être nécessairement brillantes. Et les unités de production étaient réparties sur toute la planète. Pour ce qui est de l’Opel Kadett C, c’est l’usine allemande de Bochum et l’usine belge d’Anvers qui s’y sont collées, prenant en charge des modèles Sedan à deux ou quatre portes, le célèbre coupé, le break Caravan ou encore la City à hayon, à la ligne plus ramassée. On peut donc parler de voiture multiple…
Multiple, mais nullement prétentieuse. Comme on peut le constater dans l’habitacle, l’équipement standard de la Kadett C était limité, quand bien même des versions plus luxueuses ont progressivement fait leur apparition.
Mécaniquement, la flamboyance n’était pas nécessairement de mise, avec des 4 cylindres de 1000 à 1600cc dont la puissance oscillait entre 40 et 75 chevaux. Des chiffres qui passeront à 105, puis 115 chevaux pour une Kadett GT/E qui allait progressivement passer au rang d’icône, s’imposant au fil des décennies comme un modèle incontournable sur une scène sportive emmenée à l’époque par une certaine Volkswagen Golf GTi.
C’est sans doute ce qui a poussé d’innombrables propriétaires de Kadett C à accentuer l’image sportive de leurs véhicules, en les parant de quelques artifices bien connus. Phares additionnels, jantes du plus bel effet, spoiler, becquet, la petite allemande a souvent gagné en agressivité, comme l’illustre parfaitement notre modèle du jour, en fait une version 1200 S boostée par deux carburateurs Weber. L’intérieur de cette voiture, dans le style Recaro, contribue également à rappeler cette ambiance sportive…
Plutôt légère, avec ses 790 kilos sur la bascule, l’Opel Kadett C allait rapidement faire l’objet de préparations à des fins de compétition. La version coupé GT/E allait d’ailleurs faire un malheur, au point de conquérir le titre de championne d’Europe des rallyes en 1979, des œuvres du pilote allemand Jochi Klein.
Toujours très à son aise dans la circulation contemporaine, l’Opel Kadett C ne fait sans doute pas tourner toutes les têtes… mais elle ne laisse aucun amoureux de la marque indifférent. Accessible, avec des versions plus modestes disponibles pour moins de 5000 euros, elle peut atteindre des sommets plus vertigineux, dès l’instant où la version GT/E s’échange parfois aux alentours de 25.000 euros.
Produite à plus de 1,7 million exemplaires, l’Opel Kadett C et ses frangines comptent assurément parmi les modèles qui ont marqué l’histoire automobile. Un succès qui allait se confirmer, et même s’amplifier par la suite, avec les Kadett D et Kadett E. Avant que l’Astra ne prenne le relais, entamant un nouveau chapitre…