Au cœur des sixties, la marque britannique Aston Martin va connaître un essor d’envergure en produisant la DB5. Dans la foulée des succès sportifs de la DB4, ce modèle va en quelque sorte accélérer l’histoire, d’autant que cette DB5 va devenir l’une des voitures les plus mythiques du cinéma. Parée de gadgets les plus divers, elle permettra à l’agent secret James Bond, alias 007, de multiplier les aventures les plus improbables. L’Aston Martin DB5 a donc accédé au rang de star, et il est clair que sa succession n’allait pas être chose aisée…
Aston Martin. Marque synonyme de prestige et de sportivité. C’est en 1913 que Lionel Martin créait sa première voiture, qui allait s’illustrer lors de la course d’Aston Clinton un an plus tard. Un succès qui donnait son nom à la marque. L’Aston de Monsieur Martin ! Dont le célèbre logo ailé n’allait d’ailleurs apparaître qu’au début des années ’30. Comme pour bien d’autres marques, l’histoire fut compliquée, à tel point qu’en 1947, Aston Martin fut rachetée par l’industriel David Brown, dont différents modèles allaient porter ses initiales : DB. Des voitures sportives de luxe produites en petites séries, destinées à des amateurs fortunés.
Une trajectoire qui allait évoluer avec le succès commercial et les victoires en compétition de la DB4. David Brown prenait alors conscience qu’il fallait désormais viser un public plus large, au travers d’une meilleure promotion. Ce que la DB5 lui permettra de concrétiser au-delà de toute espérance.
Restait à confirmer la tendance, rôle qui a échu à la DB6 que vous avez sous les yeux. Pas de révolution de palais néanmoins, dès l’instant où la DB6 était surtout une évolution de la DB5, à l’aérodynamique et aux spécifications techniques améliorées. C’est le prototype MP 219 qui allait servir de base à la production en série, avant une présentation dans le cadre du London Motor Show en 1965.
La structure de la DB6 reprend le procédé Superleggera mis au point par le carrossier italien Touring, tandis que sous le capot, la mécanique est identique à celle de la DB5, un 6 cylindres de 4 litres développant la puissance plus qu’appréciable de 282 chevaux. Une puissance qui allait même passer à 325 chevaux avec la version sportive baptisée Vantage, tandis qu’une variante cabriolet, la Volante, a également été proposée.
Si la DB6 ressemble furieusement à la DB5, plusieurs éléments lui confèrent sa personnalité. Son profil latéral, mais aussi ses pare-choses avant et arrière, divisés pour encadrer la plaque d’immatriculation. Quant à la partie arrière, de type Kamm, elle relève de cette série de voiture de l’époque dites ‘à queue tronquée’, à ‘instar de la Ferrari 250 GT, pour une meilleure résistance à l’air.
Avec la DB6, David Brown a privilégié le luxe et le confort au détriment du caractère sportif. D’où un empattement allongé destiné à améliorer l’espace dans l’habitacle. Aston Martin cataloguait d’ailleurs sa DB6 de première voiture de grand tourisme à quatre places la plus rapide de son segment. Et effectivement, le modèle s’impose comme cossu et confortable.
Produite à un peu moins de 2000 exemplaires, l’Aston Martin DB6 restera le premier modèle de la marque à avoir été assemblé dans les nouvelles installations de Newport Pagnell, depuis lors entrées dans l’histoire. Signalons encore que la DB6 allait être suivie de la DBS, ultime Aston Martin à proposer une appellation DB avant… 2007, année où la marque a renoué avec son prestigieux passé au travers de la DB9. La légende pouvait reprendre. Mais avec ses DB4, DB5 et DB6, Aston Martin a clairement écrit le chapitre le plus prestigieux de son histoire. (Vincent Franssen)