Les résultats des Test PISA viennent de sortir. Le niveau des élèves de 15 ans de 81 pays a été étudié. Ariane Baye est professeure en Sciences de l’éducation à ULiège. Elle coordonne le service qui a réalisé cette enquête dans 103 écoles de Wallonie et de Bruxelles. Quelle est son analyse de ceux-ci? Comment améliorer notre niveau en maths? En sciences ou en lecture?
Nos résultats
Globalement, le niveau des élèves belges francophones est proche de la moyenne mondiale.
Il diminue en maths (l’équivalent de deux tiers d’année perdue) mais moins fort que nos pays voisins. Une des raisons pointées par Ariane Baye serait l’enseignement hybride et le confinement suite à la pandémie de covid-19.
Dans les bonnes nouvelles, on note le taux de redoublement en recul.
Par contre, nous sommes toujours dans le top 3 des pays les plus inégalitaires en termes d’origines sociales (avec Hongrie et Slovaquie). En math, par exemple, l’écart entre les élèves les plus favorisés et les moins nantis équivaut à 3 années scolaires.
Le pacte d’excellence ne fonctionne pas?
En fait, les effets du Pacte d’excellence, cette réforme en profondeur de notre enseignement, ne sont pas encore visibles. Les changements s’implémente année après année. En 2022, le pacte d’excellence couvrait jusqu’à la 2ème primaire. On est donc loin encore des élèves de 15 ans, sujets de l’étude.
Mais pour la chercheuse de l’université de Liège, le tronc commun (NDLR:les mêmes cours pour tous jusqu’en 3ème secondaire) devrait diminuer les inégalités car la relégation dans les filières les intensifient. La limitation du redoublement est positive elle aussi.
Le regard des jeunes... à changer!
Pour la première fois, les tests PISA questionnaient les élèves sur l’intelligence. De tous les jeunes interrogés, les Belges francophones ont la vision la plus fixiste de l’intelligence. En gros et en résumé, ils pensent qu’« on n’est intelligent ou on ne l’est pas ». Pour eux, l’intelligence est non modifiable et ils ont peu d’emprise dessus. Du coup, avec cette vision, selon Ariane Baye, certains élèves ont tendance à privilégier les tâches faciles, qu’ils sont sûr de réussir, par peur de l’échec. Des tâches faciles qui les stimulent moins intellectuellement. Bref, cette vision d’une intelligence "figée" serait un important frein aux apprentissages.
(Aurélie Michel)