Philippe Devos, Président de l’Absym, Association Belge des Syndicats médicaux, est l’invité d’Audrey Degrange dans Complément d’infos. Avec le franc parlé qui le caractérise, Philippe Devos revient sur la campagne de vaccination qui s’est accélérée cette semaine vers le grand public. Et comme ses collègues généralistes, il ne comprend pas non plus les choix posés par le politique. "Je partage la position de Michel Meuris, Président de l’Agef. On nous avait annoncé que les syndicats seraient présents dans la task force vaccination pour décider de l’implantation des centres et ça n’a pas été le cas, explique-t-il. C’est pareil pour la médecine générale en région, on a un ou deux représentants mais en gros, ce sont juste des réunions informatives où on a juste à la fermer et à écouter ce qu’ils décident. On espérait que le politique allait apprendre de ses erreurs et forcément on est dans les difficultés.
Pourtant, les syndicats ont émis des propositions. Ils ont d’ailleurs été auditionné à la Chambre vendredi dernier et ont demandé à ce que leur avis soit pris en considération. "Il y a une petite poignée d’experts qui fait la pluie et le beau temps en Belgique et nous, les syndicats ainsi que les 20 000 médecins du Royaume ont à juste la boucler, c’est anti-démocratique. Nous souhaitons être à la table des décisions."
Car finalement, c’est bien à son médecin généraliste que le patient fait d’abord confiance. Encore plus lorsque que de nombreuses fake news circulent sur les vaccins... "L’avantage de l’inertie de la Belgique c’est que nous ne seront plus des cobayes. Les autres pays auront du recul. Israël a dépassé 50% des personnes vaccinées et c’est là qu’il faudra aller voir. L’ARN, je le rappelle aussi, est injecté à des personnes et animaux depuis 1985, nous avons du recul sur celui-ci.", rassure Philippe Devos.
La vaccination permettra vraiment d’ouvrir les perspectives.
" La seule perspective claire, pour moi, c’est quand nous aurons 90% des personnes à risque vaccinées. Courant du mois de mai, on devrait avoir une levée rapide d’une série de mesures. J’ose espérer que le politique ne sera pas dans une logique de "au cas où" pour ne pas saturer les hôpitaux alors que pour l’instant ils sont vides. Sur mes 48 lits de réanimation, j’en ai 4 occupés par des patients Covid. Il ne faut cependant par rouvrir de manière trop brutale car on a vu la situation en Grande-Bretagne avec le variant, ça pourrait retarder la campagne de vaccination de ne pas se la jouer no risk."