Cette fois, dans Complément d’infos, on parle diversité et discriminations. Des discriminations qui continuent d’exister à l’embauche, dans la recherche d’un logement ou dans l’espace public.
La Ville de Verviers était la première commune wallonne à lancer une étude sur la diversité au sein de son administration et du CPAS. Hassan Bousetta, chercheur au CEDEM et professeur à l’Université de Liège, a participé à celle-ci.
"Peut mieux faire dans les hautes fonctions"
"Notre première mission était de réaliser un diagnostic pour voir si la fonction publique communale ressemble à la population et voir comment les agents vivent ces questions-là, explique le chercheur FNRS. Les résultats? On a un personnel qui reflète pas mal la diversité. Cette diversité est un peu plus importante au niveau du CPAS qu’au niveau de la Ville. Lorsqu’on parle de diversité, ce sont 5 critères: le genre, la nationalité, l’âge, le handicap, le niveau d’études. Il y a des choses à améliorer comme la diversité dans les hautes fonctions".
Parmi les recommandations, une meilleure transparence et communication autour des promotions, un meilleur accompagnement des nouveaux agents, des possibilités de formation pour améliorer son français, une meilleure accessibilité et ergonomie des bureaux, un accompagnement des personnes étrangères pour la reconnaissance de leurs diplômes, etc.
Et les entreprises?
Vu les règles en vigueur (publication des annonces, ouverture des postes...), la fonction publique n’est pas confrontée à la discrimination intentionnelle à l’embauche. Mais ce n’est pas le cas dans les entreprises. "Les enjeux y sont gigantesques. Ce qui est rassurant, c’est qu’il y a un début de prise de conscience de la part des employeurs. Les 9 fédérations patronales ont interpellé la secrétaire d’Etat à l’Egalité des chances en revendiquant un guichet unique pour les questions de discriminations et de diversité, pour pouvoir informer leurs membres, les employeurs".
La diversité, c’est bon pour la performance
"Il y a toute une série d’études qui montrent que des environnements diversifiés, où on a des hommes et des femmes, des personnes de toute origine, de tout âge, sont plus performants que des environnements de travail non diversifiés. Il y a un argument de fond qui justifie aussi l’idée d’aller vers plus de diversité au nom d’une certaine efficacité organisationnelle. Et puis, il y a une légitimité aussi de ressembler plus à la population".
(Aurélie Michel)