Ce samedi, dans Complément d’infos, Audrey Degrange revient sur le combat mené par les agriculteurs concernant la réforme de la PAC, la politique agricole commune. La mobilisation ne faiblit pas et cette semaine encore, des centaines d’agriculteurs se sont rassemblés, partout en Wallonie, pour une nouvelle fois sensibiliser les citoyens aux enjeux liés à cette réforme. La proposition wallonne se finalise et elle inquiète les agriculteurs qui craignent notamment la disparition des petites exploitations. Un budget de 387 milliards d’euros sur sept ans, dont 270 milliards d’aides directes aux agriculteurs européens, c’est le montant de l’enveloppe distribuée. "Des montants à nuancer, explique notre invitée, Marianne Streel, la Présidente de la Fédération Wallonne de l’Agriculture (FWA). Pour la deuxième fois consécutive, la Belgique voit ses budgets rabotés de 15 à 17%. Or, on nous demande d’être encore plus vert sans en avoir forcément les moyens et surtout, ils ne sont pas accordés à tous de la même manière et ça nous ne pouvons l’accepter."
Quelle est dès lors la marge de manoeuvre de la FWA?
"Ma marge de manoeuvre est de faire comprendre à nos politiques que les citoyens font attention à leur alimentation et qu’ils veulent la payer un prix abordable. D’ailleurs, s’ils le souhaitent, ils peuvent nous soutenir en signant notre pétition sur jesuisagriculteur.be. Il faut que les politiques comprennent que derrière toutes ces décisions, il y a un impact sur des familles agricoles qui veulent continuer de travailler et produire de manière durable. Ils doivent être attentifs à nous", rappelle Marianne Streel. Et si le plan stratégique wallon ne reprend pas au moins une partie de nos revendications, je verrai alors ce que nos agriculteurs veulent faire."
Quel risque pour l’agriculture wallonne?
"Si on disparaît, c’est une alimentation de l’extérieur, produite par on ne sait qui, ni comment qui va arriver, prévient-elle. Cela aura un impact négatif sur l’environnement et le climat et puis, c’est toute notre tradition du goût de notre alimentation et de notre culture qui sera perdue."